Je suis la chose et son contraire
    La vie sublime, la vase, la glaire
    Et j’ai écrit ce que déjà décrit Baudelaire
Je suis le vin qui tremble pour plaire
    Brillant éclat brumeux et clair
    Et je ne sais rien que n’a pas su Apollinaire
Mes princes parfaits au cœur vulgaire
    Ne rien savoir c’est ne rien taire
    Si je vous plais ce que ma place n’est plus sur terre
  
LA LITOTE
Aux premières loges de mon passé,
    Théâtre étrange où entassés,
    Gisent comme des gisants
    Mes vœux d’antan.
Entends écoute la même musique
    Bourdonne encore, automatique
    Quatorze années durant :
    Mes sons d’antan.
Un type de défaillance technique 
    Allume le projecteur unique
    Par flashes intermittents - 
    Mes yeux d’antan.
Je danse depuis quatorze années
    Un rythme fou et surmené ; 
    Le pas intransigeant
    Hésite au nom d’antan.
Perdez vos illusions perdues,
    Ce que vous devez est dû !
    Ma chanson s’éteint -
    Douce sur les tympans.
On offre son cœur, à nu , à la caricature ;
    Profond cinquième tu vis, et bien, sans déchirure.
    Nos étendards sont blancs, et notre âme aussi,
    Μηδεν Αγαν, personne ne plaint sa vie ici
Profond cinquième tu vis sans la télé, sans elle - 
    Tes doux yeux sont si ronds, mais où est l’étincelle ?
    Nos étendards sont bien remis dans un placard,
    On offre bien son cœur mais sans élan, en couard.
Demain ? après demain ? dans trois semaines ? jamais ?!
    Non ! nos cohortes sont prêtes, et juste devant l’acmé 
    !
    - Sans flamme, repus et gras ; mais le milieu chemin
    N’a pas besoin de feu pour assurer son train.
    
VERS PINGOUINS OU RETOUR MALADROIT À LA VIE
Il est fini le temps de l’étude sage et sombre -
    Maintenant que rayonne mon espoir.
    Une fable nouvelle se construit des décombres
    D’une phrase abandonnée sur le comptoir.
Ce qui rayonne se refroidit. Voilà que passe l’après-midi.
Il vient un âge où l’homme, rempli des folles valeurs,
    Ne se salut plus oncques dans le miroir.
    Il voit -  abandonnant  serments, devises, couleurs  -  
    Filer à l’horizon son désespoir.
Pourquoi me trouve tu attiédi ? passons ensemble l’après-midi.
Et puis de plein fouet, ou d’un trop plein de vin
    Une petite phrase mesquine et dérisoire
    Le rappelle à la vie, le remonte d’un crin
    Lui intime « ne jamais plus choir ».
Est-ce que demain te dit ? C’était un chouette après-midi.
Si elle était petite cette phrase changeante des vies,
    Quel fut son contenu ? Je ne crois plus savoir.
    Je reconstruis une fable au lieu de celle ravie :
    J’essaie toutes les poignées d’un long couloir.
Tu ne peux pas non plus samedi ? y’aura plein d’autres après midi…